Le henné est un produit issu du terroir de la région Drâa Tafilalet dont la symbolique est particulièrement forte puisqu’il accompagne les jeunes filles durant leurs cérémonies de fiançailles, et fait partie intégrante de la présentation de la mariée dans son iconique caftan vert en velour brodé de fil d’or.
Le henné est également utilisé pour célébrer le premier jeûne des enfants, généralement la veille du 27ème jour du mois de ramadan, en leur marquant la paume de la main. C’est aussi un incontournable du hammam hebdomadaire, utilisé pour ses qualités exfoliantes (pour la peau) et colorantes (pour les cheveux).
Mais d’où vient précisément le henné ? Comment est-il produits ? Et est-ce que seuls les marocains ont ce rapport privilégié avec cette plante aux milles vertus ?
Le henné est très probablement originaire d’Inde, mais les premières traces avérées et documentées de son utilisation pour un usage médical et/ou cosmétique remonteraient à l’Egypte antique puisque des momies vieilles de plus de 5.000 ans présentent des traces de coloration sur leurs ongles et leurs cheveux.
Des écrits datant de plus de 2.500 ans nous sont parvenus des régions australes de l’actuelle Mauritanie, et le henné était cité dans les légendes de Baal et d’Anath répandues parmi les populations cananéennes et assyriennes plusieurs millénaires auparavant.
Son utilisation cosmétique est attestée dans la Bible et dans le Coran, et aujourd’hui encore, la plante est vendue dans tous le Maghreb, des les pays arabes du Golfe, en Egypte, en Irak, en Turquie, en Albanie, en Iran et en Afghanistan, dans la Corne de l’Afrique, au Soudan et même aux fins fonds asiatiques de Inde, du Pakistan, du Bangladesh et du Vietnam.
Cultivé au Maghreb et en Afrique tropicale depuis longtemps, Lawsonia inermis de son nom latin est un arbuste épineux dont les feuilles persistantes sont séchées puis broyées pour produire une poudre verdâtre qui est mélangée à un liquide (eau, jus de citron ou huile naturelle) pour former une pâte facile à appliquer et à manipuler. Il pousse à l’état naturel des les régions tropicales et subtropicales d’Afrique, d’Asie du Sud et d’Australasie, mais sa culture a été répandue dans plusieurs pays par les égyptiens, les arabes puis les expansions islamiques, devenant un produit incontournable aux multiples utilisations :
Le henné fait partie de l’économie locale de la région Drâa Tafilalet et permet à un grand nombre d’artisans, d’agriculteurs et de commerçant de vivre de ce produit dans sa forme brute (feuille et poudre) ou transformée (teinture, champoing et masque).
Les produits à base de henné Made in Morocco dépassent le marché local et sont exportés vers d’autres régions du Maroc et du monde entier en raison de leur grande demande.
La culture du henné est pratiquée principalement dans les zones oasiennes du sud, notamment dans :
La récolte s’effectue généralement entre mai et novembre, en 3 ou 4 coupes par an, avec un rendement qui varie de 1 à 1,8 tonne par hectare. Le Maroc exploite près de 4.000 hectares et favorise l’essor économique des zones oasiennes.
Le henné fait partie avec le palmier dattiers, le safran, l’olivier, l’amandier, la rose à parfum et le pommier des principales filières végétales soutenues par le projet de développement de Office Régionale de la Mise en Valeur agricole de Ouarzazate (ORMVAO).
Les femmes berbères de la région Drâa Tafilalet utilisent le henné pour décorer leurs mains et leurs pieds de motifs temporaires à l’occasion de mariages et de fêtes religieuses. Ces motifs comprennent des formes géométriques complexes, des motifs floraux et des dessins inspirés de la nature, et diffèrent d’une communauté berbère à une autre et d’une N’qasha (tatoueuse) à une autre. Certains sont entièrement faits à la main avec une dextérité impressionnante tandis que d’autres utilisent des pochoirs prêts à l’emploi.
Son utilisation cosmétique est attestée dans la Bible et dans le Coran, et aujourd’hui encore, la plante est vendue dans tous le Maghreb, des les pays arabes du Golfe, en Egypte, en Irak, en Turquie, en Albanie, en Iran et en Afghanistan, dans la Corne de l’Afrique, au Soudan et même aux fins fonds asiatiques de Inde, du Pakistan, du Bangladesh et du Vietnam.
Le henné est également utilisé pour ses propriétés antifongiques, antibactériennes, anti-teigne et antimycosique en tant que remède naturel pour les affections cutanées telles que l’eczéma et les infections fongiques, ou tout simplement pour sa valeur cosmétique en permettant de colorer mains, pieds, cheveux et ongles d’un rouge aux reflets de bronze. Plus récemment, il est utilisé dans la fabrication de certains produits bronzants pour une teint estival parfait. Sur le plan chimique, ces attributs sont dus à la présence dans les feuilles de henné de pigments Lawsone et de matières colorantes tanno-glucosidiques.
Véritable marqueur ancestral des moments festifs les plus importants de la vie de la marocaine, en général, et de la femme amazighe, en particulier, le henné est au cœur des rituels associés aux fiançailles, aux mariages ou aux baptêmes.
Crédits :
Susan Kirsch – Khadija Yousaf – AXP Photography – Chamika Dharmasena
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