La qualité du cuir travaillé par les artisans marocains et le savoir-faire de Fès sont reconnus au delà de nos frontières. Chaque année, des millions de touristes achètent avec grand plaisir sacs, portefeuilles et ceintures fabriquées à la main par des maîtres maroquiniers et leurs apprentis qui se transmettent leurs techniques ancestrales de génération en génération.
Mais l’excellence marocaine n’est pas l’apanage de Fès, Rabat et Marrakech, et concerne tout autant les artisans de la région Drâa Tafilalet qui a été, des siècles durant, un pont reliant les villes du Sahara dans les actuelles Mauritanie, Mali et Niger aux grandes cités marchandes d’Afrique du Nord.
Retour sur cette longue histoire d’excellence dont la notoriété perdure aujourd’hui encore !
Qu’elles soit issues des élevages de chèvres et de moutons des tribus amazighes éparpillées entre les sommets du Grand-Atlas et les oasis verdoyantes de l’Anti-Atlas, ou transportées à dos de dromadaires par les caravanes commerciales qui traversaient jadis le Sahara chargées de sel, d’épices et de textiles, les peaux animales était travaillées dans la région de Drâa Tafilalet, transformées en cuir puis déclinées en magnifiques produits du quotidien.
Ces peaux doivent néanmoins être traitées dans un premier temps avec de la chaux et du sel avant d’arriver dans les ateliers des maîtres maroquiniers. Cela permet d’enlever les résidus de chair, d’arracher les poils et de les préserver temporairement contre le putréfaction.
La grande force des artisans de Drâa Tafilalet est qu’ils ont su accompagner les tendances sans renier leurs origines. (…) Ils ont également compris que le succès des styles bohème-chic (BoHo) et grunge luxe remettait le cuir aux devant de la scène.
Les artisans locaux ont très tôt développé leurs propres techniques de tannage uniques, initialement végétales, puisque les peaux sont émergées pendant plusieurs semaines dans des bains de tanins naturels extraits de plantes locales et d’écorces d’arbres endémiques à la région. C’est ainsi que la peau devient cette matière imputrescible qu’est le cuir, tout en restant souple et durable. Il est enfin teint si besoin, en utilisant des pigments et des teintes naturelles d’origine végétale et minérale, en utilisant le plus souvent des couleurs chaudes et terreuses telles que le brun, le rouge, le jaune et l’orange.
Ces techniques traditionnelles sont aujourd’hui encore utilisées pour produire une maroquinerie de haute qualité, malgré les avancées techniques et l’industrialisation qu’a connu ce domaine.
Le travail du cuir est une tradition ancienne dans la région de Drâa Tafilalet qui constitue une source importante de revenus pour les communautés rurales et urbaines. Le cuir est coupé et cousu à la main pour créer des pièces uniques. Il est ensuite décoré en utilisant des éléments graphiques inspirés de la culture locale, notamment les motifs berbères traditionnels, les formes géométriques complexes, les représentations de la nature…
Et en tant que matériau polyvalent, il est décoré en utilisant plusieurs techniques, notamment :
Les artisans utilisent des poinçons, des burins ou des couteaux pour graver des motifs dans le cuir. La profondeur et la complexité de ces motifs peuvent varier en allant de simples lignes droites à des motifs beaucoup plus complexes.
Cette technique implique l’utilisation de matrices en métal chauffées et pressées pour créer des motifs en relief sur la surface du cuir, avec pour principaux avantages une relative rapidité d’exécution et une uniformisation du résultat final.
Si le cuir est initialement teint, d’autres couleurs peuvent être rajoutées par la suite en utilisant des teintures acryliques ou à base d’eau, ou en mélangeant différentes teintes pour créer des effets de dégradé.
Comme c’est le cas pour la teinture, la peinture serti également à ajouter des motifs, des illustrations et des dessins colorés directement sur le cuir.
Plus technique encore, la pyrogravure consiste à utiliser un outil chauffé à blanc, généralement à pointe fine, pour brûler des formes dans le cuir, en créant des lignes et des motifs détaillés.
La maroquinerie devient encore plus sophistiquée et repose désormais sur les broderies (à la main ou à la machine) en différentes couleurs, et sur les motifs incrustés de perles, de strass et de paillettes.
La grande force des artisans de Drâa Tafilalet est qu’ils ont su accompagner les tendances sans renier leurs origines. En sachant que les touristes voyagent désormais de plus en plus légers, ils ont adapté leur offre en proposant une panoplie de portemonnaies et de portefeuilles, de ceintures originales, de petits sacs et de besaces qui ne prennent pas de place dans les bagages.
Ils ont également compris que le succès des styles bohème-chic (BoHo) et grunge luxe remettait le cuir aux devant de la scène et innovent en rajoutant à leurs designs conventionnels des franges et des pompons pour plus d’élégance et d’originalité.
Avant de clôturer, voici le top 10 de la rédaction des produits en cuir Made in Morocco le plus recommandés :
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